Entretien avec J. Rosselin de Vendredi Hebo

Jacques Rosselin de Vendredi Hebdo :
La saison 01 de Vendredi s’est terminée fin juin 2009. Tu as écumé la blogosphère pendant plus de 9 mois, est-elle une alternative sérieuse à l’information ou l’analyse des médias « mainstream » ?
Vendredi+spécial+couvertureD’abord, oui la blogosphère c’est sérieux contrairement à ce qu’on entend beaucoup ces jours-ci dans les médias traditionnel ou chez les politiques. Il se passe réellement quelque chose sur le net en terme d’informations, de commentaires, d’analyses, de réactivité dans le traitement de l’actualité. C’est devenu une vraie alternative. Mais cela ne se substitue pas aux médias traditionnels. La blogosphère est un complément indispensable, certainement pas un substitut. D’ailleurs, les frontières avec la presse traditionnelle ne sont pas complètement étanches. Il y a des journalistes qui bloguent, il y a des blogueurs qui écrivent dans des journaux. Les deux univers se rapprochent. De manière chaotique, mais se rapproche. Je pense qu’un jour, ils fonctionneront de manière plus harmonieuse. Pour l’instant, c’est comme un moteur à deux temps mal réglés. Ça pétarade et ça fume !
Plus sérieusement, notre constat est que débat politique et le débat d’idées s’est déplacé sur le net. Dans les médias traditionnels en gros, tout le monde est d’accord. Par conformisme. Ecoutez Europe1, France Info, lisez les journaux, tout le monde est à peu près d’accord sur tout… Je fixe la date historique de ce glissement est le referendum de 2005. C’est la date du premier gros déplacement tectonique du débat politique vers le net. Vendredi veut être l’hebdomadaire de ce débat là.
Un hebdo de gauche ?
Vendredi est un hebdomadaire d’information construit sur le socle du net et demain avec le net, la blogosphère. Alors c’est vrai… aujourd’hui, le ton, les angles, les prises de position des billets politiques ou économiques que nous reprenons sont souvent à gauche. Mais le projet politique du journal n’est pas d’être socialiste ou d’être communiste… Ça, c’est le rôle d’un mouvement ou d’un parti ! Vendredi donne la parole à des gens que l’on n’entend pas ailleurs. Il propose des points de vue décalés, parfois iconoclaste, qu’on entend plus dans les médias « mainstream ». Des idées inédites ou des débats qu’on ne trouve que sur le net. Ça, c’est un projet de journal ! Et cela nous conduit d’ailleurs à donner la parole à Authueil, Careagit, H16, Pinsolle ou à Koz et bien d’autres blogueurs classés à droite. Et parfois à ce qu’on appelle la réacosphère (Cultural Gangbang, Causeur ou Marianne2 !).

Qu’est-ce qui te laisse sur ta faim après la saison 01 ?
(Sourire) La diffusion du journal. Nous avons un chiffre insuffisant. On reste autour de 10 000 exemplaires. Pour faire vivre le projet, pour qu’il se développe il faut qu’on soit au-delà des 20 000. Au dessus de ce seuil tu vas mieux, la publicité commence à s’intéresser à toi, du coup tu as une source de revenus supplémentaires. Les investisseurs viennent alors plus facilement mettre de l’argent. Et tu sors alors de l’ornière.
Nos difficultés sont dues bien sûr au manque de promotion du journal, mais aussi au journal lui-même. Il a dérouté. Quand on propose du contenu Internet sur du papier, ça n’est pas évident pour le lecteur. il faut bien expliquer ce qu’on fait et pourquoi on le fait. Expliquer la démarche, la sélection des sources, des sujets et surtout qui parle. Et puis au début, nous étions essentiellement politique et économie. A partir du mois de mars on est allé plus souvent sur la technologique, la société, par exemple avec HADOPI, ou le numéro qu’on a fait avec les femmes engagées ou celui sur le livre électronique. On s’est progressivement moins centré sur la politique politicienne, l’éco, le « hard news ».
Bilan humain et financier ?
On a investi autour d’un million d’euros dans ce projet jusqu’à présent. J’avais dit au lancement que pour atteindre l’équilibre il en fallait 3. Je le pense toujours.
L’équipe initiale se composait de Philippe Cohen, Philippe Labarde, Alfred Mignot, Jean-Marc Manach et Eric Walther pour les numéros spéciaux. S’ajoute à ça notre équipe de secrétariat de rédaction et moi. Puis tout autour il y a la blogosphère, composée pour partie de journalistes et pour partie de blogueurs.
Tu es rédacteur en chef de blogueurs?
Je ne suis pas rédacteur en chef des blogueurs. Je ne leur commande jamais de papier, sauf exception (pour le blogueur invité ou pour Birenbaum). Je signale ou je reproduis leur travail dans Vendredi. D’ailleurs tu connais les blogueurs, comment veux-tu qu’ils aient un rédacteur en chef ! Rires…
Peux-tu nous expliquer en quoi consiste le partenariat entre le nouveau journal Bakchich hebdo et Vendredi ?
Simple. Nous leur livrons 4 pages chaque semaine. En toute liberté. Ils nous font totalement confiance sur le contenu. Sur le premier numéro, même sur un article de jean-Pierre Martin sur France Télécom qu’on trouvait plutôt gonflé, il n’y a pas eu de discussion.
Quand commence (réellement) la saison 02 de Vendredi Hebdo?
J’aimerais démarrer avant la fin de l’année. Le nouveau projet éditorial sera prêt début novembre. Si tout fonctionne bien, c’est à dire la connexion entre le net et le papier, le fonctionnement avec les blogueurs et la nouvelle formule, oui avant la fin de l’année. Mais on ne repart pas tout seul. Emmanuel (de Moutis) et moi avons investi beaucoup de notre argent là dedans, (Pierre) Bergé nous a accompagné (nous avions gagné de l’argent ensemble avec la télé locale, nous l’avons réinvesti ensemble). Nous ne voulons pas repartir seuls et recherchons un partenaire. Financier ou pro du secteur. Sur les 2 000 000 d’euros dont on a besoin, pour achever le lancement du projet, on a la moitié. Aujourd’hui on a un lectorat fidèle (qui s’impatiente d’ailleurs !). La minorité acquise à Vendredi Hebdo, qui est fan du journal, ne suffit pas. Pour aller au-delà, intéresser les lecteurs des quotidiens et des news il faut des moyens pour se faire connaître. Cela peut paraître cynique, brutal, mais un lecteur « durable » a un coût de conquête qu’on évalue à environ 100 euros. Nous devons faire de la promo, être visible sur les points de vente, travailler le réseau de distribution et commencer des campagnes d’abonnements.
Donc tant qu’on ne trouve pas notre partenaire, on ne sortira pas le papier. Des gens sont prêts à lancer « Grazia », ce serait quand même malheureux qu’il n’y ait personne pour lancer un nouveau canard d’information (rires) ! À notre avantage, le concept auprès des investisseurs passe bien, comme tout le monde se met à parler de la blogosphère, notre discours est mieux compris. On est plus considéré comme un ovni…
C’est quoi « fonctionner avec les blogueurs » ?
L’interaction entre Vendredi Hebdo et les blogueurs doit évoluer. Si on veut vraiment construire quelque chose d’original, il faudra peut-être créer un groupe de blogueurs « intermédiaires » entre la rédaction et le reste de la blogosphère. Des « propulseurs » comme dit (Thierry) Crouzet sur son blog. De manière à travailler de manière plus intriquée. Si on demande à une quinzaine de blogueurs de réfléchir avec nous sur l’actualité, on va enrichir, du simple fait des angles, sujets et préoccupations tous différents. De là peut venir un vrai ton nouveau. C’est aussi l’écueil de la saison 01, on avait des journalistes vieux comme moi (sourire), qui imprimaient leurs propres obsessions et allaient chercher ce qui les passionnait. Cela ne fait pas un nouveau journal, cela fait une gentille revue du web faite par des vieux journalistes qui s’intéressent à des sources nouvelles d’informations…
Et on va étoffer l’équipe. Guy Birenbaum va intervenir dans la nouvelle formule. On a confié une nouvelle version du site à Nicolas Voisin de 22 mars (Owni, aaaliens). Puis nous avons fait appel aux spécialistes de l’agrégation et de l’agencement d’information du web, tels que Narvic, Thierry et Isabelle Crouzet. Grâce à eux le site devrait être très novateur. Côté rédac, Jean-Marc Manach est toujours là. Le camarade Labarde aussi, bien que jean-Luc Hess lui ait proposé une mission à Radio France. C’est un vieux compagnon de route. je l’ai rencontré quand je dirigeai Courrier, c’est dire !
Quel format ?
On sera sur un format type Courrier justement. Comme Books. Une sorte de petit tabloïd, un format que je connais bien (sourire). Dans une approche magazine hebdomadaire de 40 pages. À la fin de la saison 01 nous avions 16 pages dans un grand format (entre 15 et 18 0000 signes par pages), ce qui correspond en gros à ces 40 pages du nouveau format. Et un format mag correspond bien à l’évolution du contenu. Moins « quotidien », moins « hard news ».
Pourquoi pas un mensuel ?
Le débat d’idées ne peut attendre un mois, toute la réactivité du net disparaitrait… L’idée nous a traversé l’esprit. Pas longtemps. J’ai même croisé récemment un type un peu fou qui aimerait faire un quotidien sur le modèle de Vendredi (rires).
Comment, en France, peut-on être patron de presse et participer à des manifestations ?
Je les fais à titre perso. Pas en tant que « patron de presse » comme tu dis. On a pas encore prévu de char Vendredi le 1er mai, comme Charlie ou le Plan B (rires) ! Je suis un militant à ma façon, je n’appartiens pas à un parti. Mais j’ai une conception militante de mon travail. Ma mère était comme ça. Elle donnait toujours l’impression qu’elle se battait pour quelque chose. J’ai hérité ce côté là d’elle. Malheureusement dans les manifs, il n’y a plus grand monde… (sauf toi et les left-blogs !).
S’il faut s’engager, militer, pourquoi pas ? Un journal c’est aussi un outil de combat. Les histoires de pirates (HADOPI) par exemple, m’ont beaucoup intéressé. Je me suis demandé si Vendredi hebdo pouvait être un porte-drapeau pour ce type de mouvement. Mais pas un seul des représentants des pirates n’était d’accord. Et puis quand on voit ce qu’il s’est passé récemment aux élections partielles dans les Yvelines…
Pourquoi n’as-tu pas de blog ?
J’ai peur de bloguer. Vous (les blogueurs) êtes des gens impitoyables. Vous êtes méchants (sourire) ! Sérieusement. Je suis trop sensible à la critique. Je lisais des gens sur les blogs critiquer Vendredi ou dire que nous étions ceci ou cela, cela me heurtait vraiment. J’ai du mal avec la critique dure et les trolls. Il faut avoir la peau dire pour bloguer
De toute façon, un blog sur quoi ? Les blogueurs… ?

Propos recueillis avec l’aide précieuse d’Eric Mainville.

Merci à J. Rosselin.

Interview sur le blog de Malakine Horizons

Eric Mainville & Vogelsong – 26 septembre 2009 – Carrefour Croix-Rouge/Café Croix-Rouge

43 réflexions sur “Entretien avec J. Rosselin de Vendredi Hebo

  1. Si Jacques peut en profiter pour m’indiquer à quel moment il m’a « donné la parole » – sauf à la demande de Narvic – je suis preneur. Par la même occasion, il faudrait préciser en quoi Causeur est un site appartenant à la réacosphère. On y trouve par exemple Jérôme Leroy qui apprécierait probablement très peu. Quant à François Miclo, dans un autre genre, c’est tout aussi abusif. Je ne sais pas si c’est l’habitude de fonctionner avec des tags, mais Jacques a l’étiquette caricaturale.

    J’aime

  2. Très bon tour d’horizon. Très pertinent. Finie l’image diabolique du blogueur, couteau entre les dents, insultant tout et n’importe qui, ânonnant des discours prétentieux et maladroits…
    Quant à la dernière question : Pourquoi n’as-tu pas de blog ? La réponse révèle un homme prudent et timide. Qui a la pétoche, en toute simplicité.
    Bravo pour ce beau travail.

    J’aime

  3. Moi aussi, je retiens le dernier paragraphe, qui me fait sourire. Il y a dans les blogs une sorte de mythe du « gros dur » qui fait que les bisounours, c’est mal, et que publier sur le web ne se fait pas impunément, et qu’il ne faut pas venir pleurer après ! Remarque c’est entièrement la vérité, ce qui donne des résultats incongrus : des amateurs peu habitués à être exposés se retrouvent au même plan que des communicants et la gestion de la critique est parfois folklorique : celui qui, après son exposé, pète les plombs parce qu’il ne souffre pas la contradiction au troll dont le travail est de casser de manière incantatoire, etc !

    Personnellement, après deux ans et demi, cette critique et cette contradiction potentielle m’ont été plutôt bénéfiques, (même si d’ailleurs je n’ai pas vraiment souffert des trolls), puisqu’elles me permettent de m’aguerrir peu à peu. Après, est-ce une bonne chose ou pas, mais le blogueur a tendance à se blinder, et son discours se verrouille face à ses lecteurs pointilleux. Alors que le sens du blog c’est d’être une voix un peu spontanée et populaire, le souci de prudence qui le gagne peut être préoccupant.

    J’aime

  4. Interview très intéressant, même si j’ai moi aussi tiqué, comme Koz, sur les classements un peu à l’emporte-pièce de Jacques. Je comprends toutefois que procéder ainsi est bien que réducteur nécessaire à dresser un portrait rapide, l’exercice se réalisant dans un temps limité et en quelques phrases courtes…

    Bon courage à J. Rosselin dans son projet. Monter une boîte et la rentabiliser puis la faire tenir, c’est de plus en plus dur, dans ce pays.

    J’aime

  5. Sympa ! Ben, bon courage à Jacques…
    Moi je suis issu du print, et je mets le papier au dessus du web, ça donne de la noblesse et de la durée. La blogosphère est trop riche, il faut l’écrémer, c’est une bonne démarche. Et puis à partir de la crème on fait son beurre ;-)

    J’aime

  6. Intéressante interview.

    Certaines réponses me font réagir :

    _ »les deux univers se rapprochent » : c’est vrai que pas mal de blogs ne remettent pas en cause l’information diffusée par les médias dominants. Je ne sais pas si c’est vraiment dans l’intérêt de vendredi d’effectuer un tel rapprochement…

    _ »Vendredi donne la parole à des gens que l’on n’entend pas ailleurs », « des idées inédites » : oups en gros, les gens peut-être, parce qu’au niveau des idées ça ressemble au 20 heures, avec parfois un sujet altermondialiste…

    _il compte clairement sur la publicité, or je ne vois pas en quoi un journal peut être indépendant s’il dépend trop de la pub pour assurer sa survie (à ce sujet lire le dernier numéro du Monde Diplomatique).

    __ »créer un groupe de blogueurs “intermédiaires”  » : en lisant régulièrement l’ancien vendredi je croyais que c’était déjà le cas… réduisant ce canard à un truc entre initiés, entre copains…

    C’est dommage que ce nouveau canard est une ligne politique dans l’air du temps qui en gros va du Figaro à Libé : à part les signatures, rien de neuf, hélas. Au niveau international, on est bien obligé de coller une note proche de zéro. Par exemple, les dernières européennes ont été mal traitées, et le Front de gauche particulièrement maltraité… Fakir de Ruffin est mille fois plus original avec mille fois moins de moyens!

    J’aime

  7. Je réagis à peu près comme « des pas perdus » et je vais d’ailleurs commenter les mêmes extraits qui m’ont parfois marqués.

    _”les deux univers se rapprochent” : Je ne comprends pas du tout ! Que les journalistes restent de journalistes et des blogueurs de blogueurs, bordel ! Les sélections de Vendredi_info reprennent des billets de blogueurs qui se prennent pour des journalistes et qui ne diffèrent d’ailleurs guère de points de vues conformistes qu’on lit partout ! Où est l’intérêt ? Perso, je n’en vois aucun…

    Vendredi donne la parole à des gens que l’on n’entend pas ailleurs”, “des idées inédites” C’est de l’humour là ? Les sélections sont téléphonées, le consensus mou prédomine. Très peu d’originalité. Je compare le Vendredi_info du Web à un Slate et je maintiens !

    Je suis content qu’on donne la parole à des Big Bang, à Authueil, Eolas, Koz et même des gens comme Nabe. Et puis aussi à des anars, à des coups de colères, à l’insolence, à l’imagination, à la créativité, à de l’ultra gauche ! Marre de la mollesse, de la mesure, marre des blogueurs qui commentent en 15 lignes une dépêche AFP ! Soyez un peu fous, bordel !

    Les billets satiriques ? Rarement vus…

    « créer un groupe de blogueurs “intermédiaires”: Ben oui… Les copains qui s’autocongratulent et se cooptent. Des auteurs de billets, toujours les mêmes… Absolument d’accord avec « des pas perdus ».

    Je dirais pour terminer que vous risquez de ne pas entendre le véritable sentiment de certains blogueurs. Beaucoup s’autocensurent par peur de n’être jamais publiés et vous ne saurez jamais ce qu’ils pensent véritablement : je le vois bien (un peu comme sur le Wikio). Nous, avec notre blog un peu bizarre où chacun possède un avis différent sur tout et où on se fait assassiner 10 fois par jour, on a le cuir tanné et on fait la part des choses.

    Voilà, je souhaite à Rosselin une complète réussite avec son nouveau canard mais je souhaite surtout qu’il ressemble le moins possible à Slate : j’ai la conviction qu’il reste une place pour un hebdo polémique, culturel et qui sort des sentiers battus.

    Enfin une dernière observation concernant un de vos journalistes, Narvic : un jour, j’ai eu l’outrecuidance de railler un de ses billets (journalisme de guérilla), il a donc aussitôt « blocked » notre compte twitter et bien entendu ne sélectionne jamais un de nos billets sur Vendredi_info… Cette anecdote n’augure vraiment rien de bon pour la suite de votre entreprise, mes amis…

    Good luck à Jacques Rosselin et à son équipe. Soyez tranquilles, nous on postule à rien : notre petite audience nous suffit. Et j’espère que vous ne nous en voudrez pas trop de notre franchise qui ne signifie pas que nous ayons forcément raison. C’est simplement un ressenti.

    J’aime

  8. @ Cui cui fait l’oiseau

    Une simple précision sur le fonctionnement de la sélection des liens sur Vendredi.info devrait suffire à faire tomber ce soupçon, tenace de votre part, mais pourtant infondé à mon sujet : il n’y a qu’à comparer le fil twitter de vendredi et les liens qui y sont sélectionnés et ce qui est – ensuite – publié sur le site, pour constater comment ça fonctionne. Le fil twitter est alimenté en permanence par Jacques Rosselin, Blogiboulga, Dagrouik, Monolecte, et quelques autres. Et c’est de cette sélection que son repris les billets pour le site. J’y reprends presque tout, je ne pratique donc aucune censure. Si vos billets n’y sont pas sélectionnés par aucun de ceux pré-cités, je n’y suis personnellement pour rien. ;-)

    Quant au fait que je vous ai bloqué sur mon compte Twitter personnel : vous avez eu « l’outrecuidance » de me « railler », et j’ai eu « l’outrecuidance » d’appliquer en retour la bonne vieille méthode que m’a conseillé Guy Birenbaum : « ne pas se priver de bloquer les casse-couilles ». ;-) C’est aussi simple que ça.

    J’aime

  9. Je le dis pas fort, mais les deux gauchistes là ci-dessus, ils ont pas tout à fait tort. Il est évident que même très innocente, voire tout à fait sympathique, il y a des liens qui se nouent, des connivences qui se mettent en place, des complaisances qui émergent, des dépendances qui se forment qui tirent le tout vers le mou et le lisse – quand la blogosphère est multiple et pleine d’aspérités de toutes sortes.

    C’est qu’au final, pour les uns comme pour les autres, il faudra bien vendre – et chacun sait qu’il s’agit toujours d’élargir la cible cleintèle. Or, à mon sens, la blogosphère ne se conçoit pure qu’en dehors de la sphère marchande, en dehors des liens qui se créent en cet endroit précis. Aussi, pour reprendre un vocable cher à mes camarades gauchistes, le danger est celui de la « récupération ».

    Et il ne s’agit pas de Rosselin en particulier, qui m’a tout l’air d’être un garçon tout à fait sympathique. Il s’agit seulement et en général du mec qui fait du business et qui s’adresse à d’autres qui jusque là faisaient du gratuit – ou plus exactement à certains d’entre eux.

    J’aime

  10. Merci de ces commentaires. Ils nous aident à progresser. Un mot, sur les européennes, on nous a au contraire souvent taxés d’être Front de gauche ou républicains… Quant aux étiquettes gauche, droite, papiste ou marxiste tendance Groucho, elles sont souvent utile pour le lecteur qui se perd sur le net. Et a besoin qu’on lui dise qui parle (les « a propos dans les blogs sont souvent elliptiques). En attendant la sortie de la version 2 de Vendredi, vous pouvez lire le journal (en papier) Bakchich hebdo. Vendredi y propose 4 pages chaque semaine. Ou faire un tour sur le site Vendredi.info et nous faire des suggestions de liens. Ou m’écrire à jr@vendredi.info. Ou passer au journal.

    Pour des infos compélmentaires, vous pouvez aussi lire le blog de Malakine qui m’a également posé quelques questions (http://horizons.typepad.fr/accueil/2009/10/cinq-questions-jacques-rosselin-de-vendredi-hebdo.html)

    A bientôt.

    JR

    J’aime

  11. En ces temps de néo-libéralisme triomphant et de social-démocratie moderne, réaliste, responsable, compétence et pragmatique au fond du trou, c’est un honneur d’être qualifié de gauchiste cher Dédalus…

    Au fait, le gauchiste que je suis ayant quelques défaillances criantes au niveau de cervelet, j’aurais besoin de quelques éclaircissements sur les dernières déclarations de Martine Aubry à propos d’« une poste qui reste à majorité publique »…

    Sinon, je suis d’accord avec Cui cui fit l’oiseau et Dédalus.

    Je ne voudrais pas être cruel, mais Vendredi n’est-ce pas une certaine idée de la société selon Pierre Bergé…?

    J’aime

  12. Tiens Cui_Cui, moi des fois dans mon mail je lis des trucs du genre « ça serait bien que vous sélectionnez les bons blogs ». Ce genre de demande à un terrible effet sur ma mémoire quand je lance mon agrégateur de flux RSS.

    il y ‘aura toujours quelqu’un pour trouver trop de ceci, pas assez de cela. Tu as raison les billets sélectionnés sont dans le mode « copie de journaliste ». Manifestement, celui de SuperNo ne l’était pas. Avec un peu de mémoire, tu trouvera le RT via @dagrouik du billet de SuperNo sur E.Levy, mon commentaire sur cette conne et la reprise par Vendredi.info

    Quand à Pas Perdus, qui nous compare au 20 heures (ouf on a échappé au 13h de JPP), je l’invite de demander à ce que nous prenions le contrôle d’un 20 h un jour, une fois. Ca sera peut etre amateur, mais certains auront vraiment mal au cul.

    J’aime

  13. Mais, cher des pas perdus, je ne l’entendais pas autrement : c’était un qualificatif tout à fait amical. Je dirais même plus, on ne peut être de gauche sans être gauchiste. La gauche implique une certaine radicalité et capacité de révolte. Après, il y a des options plus ou moins lumineuses, et même plus ou moins illuminées – mais c’est un autre débat ;-)

    Tu aurais déjà dû remarquer, camarade, que je ne me réclame que faiblement de Martine Aubry, et encore moins de la sociale-démocratie. En revanche, le socialisme, voilà un gauchisme qui ne cesse de me plaire.

    En revanche aussi, je ne considère pas qu’aller chercher l’argent là où il est serait nécessairement sale, bien au contraire… – et donc pour peu que l’Etat demeure majoritaire et tout puissant dans le capital de La Poste, et assure par la loi la pérennité de cet état de fait comme du service public, je ne joue pas sur ce sujet à me faire peur avec le grand méchant loup.

    J’aime

  14. Pingback: Sarkostzine : Sarkostique : Actualité politique du président Nicolas Sarkozy et de son gouvernement. Média citoyen : points de vue, humeurs, humanisme et solidarité citoyenne. Actualité des partis gouvernementaux.

  15. Oui Dagrouik mais un seul après c’est trop risqué… si j’en crois un obscur économiste qui fuit les médias dominants.

    Dédalus : autrement dit tu es favorable à la privatisation du moment que l’Etat soit l’actionnaire majoritaire… c’est bien ça ? Sans préjuger de ta réponse, tu sais bien qu’une loi peut défaire une loi précédente.

    J’aime

  16. J’ajoute Dédalus que tu fais comme si une privatisation n’aurait aucun impact sur les usagers et les postiers… Je te conseille de poser la question sur les conditions de travail et le service délivré à un travailleur de chez edf, france télécom ou même la poste…Tu ne devrais pas être déçu du voyage dans le monde du travail…

    J’aime

  17. des pas perdus – tu cherches à faire peur avec des mots. surtout, tu confonds tout. accessoirement, si on allait par là, il faudrait regarder la question des conditions de travail dans la fonction publique. on commence par quoi : l’hôpital ? l’éducation nationale ?… tu y vois la preuve qu’on est mieux loti quand l’argent ne vient pas du privé ? j’y vois moi la question de la règlementation du droit du travail et de la fixation des salaires. mais si tu préfères batailler contre des moulins…

    tu devrais faire un billet, comme ça on discuterait en un lieu plus propice – on est quand même très largement en train de polluer là. en plus, t’es con, j’avais commencé par prendre ton parti. mais il semble que tu fasses partie de cette race de gauchistes dépourvus d’humour, ou au moins de capacité à l’auto-dérision. et toc ! :-D

    J’aime

  18. Dédalus… tu perds ton sang froid… Je te demandais une précision… mais bon… En plus, de me JUGER con et dépourvu d’humour, tu aurais pu ajouté que j’ai également comme défauts d’accepter le débat contradictoire, de ne pas pratiquer l’insulte, ni d’employer certains mots à forte connotation historique et politique comme « race »… Je ne cherche pas à faire peur avec les mots, mais j’essaie avec le peu de lettres que j’aie, même si j’en ai pas mal brassé quand j’étais facteur, de ne pas les employer à mauvais escient.

    La privatisation a des conséquences bien plus importantes que tu ne le laisses entendre… pas seulement au niveau du droit social, des salaires… La droite prépare déjà les suivantes : école, hôpital, sécu…

    Allez, c’est sans rancune Dédalus, le monde virtuel, les gus qui donnent la leçon, rendent des jugements péremptoires… Demain je serai dans la rue pour la votation… et ça c’est le plus important…

    J’aime

  19. Le journal comme le web demande de réflechir à une stratégie d’influence avec des spécialistes de la chose. Il faut encore s’entourer mon Jacques parce que là, il y a un manque important… pour bien relancer ton excellent gauchiste Vendredi.

    J’aime

  20. « Quant aux étiquettes gauche, droite, papiste ou marxiste tendance Groucho, elles sont souvent utile pour le lecteur qui se perd sur le net. »

    Non, Jacques, ça, ce n’est pas honnête. Quand tu classes Causeur dans la « réacosphère », c’est-à-dire, pour que tu ne te caches pas une fois de plus derrière ton petit doigt, ce n’est pas aider le lecteur qui se perd sur le net, c’est mensonger en plus d’être réducteur.

    J’aime

  21. Mais bien-sûr Dedalus.

    Je dirai que tu suis l’exemple vertueux de « Martine au travail » lors du congrès de Reims… bien profond pour Ségo et ses camarades : le compte des votes des militants fait avec humour, surtout dans la fédé du nord ! Et ça, ça change tout.

    Bon week-end.

    J’aime

  22. Oups !

    Dédalus me traite de gauchiste… Yeak Yeark Yeark !!!! J’espère pour lui qu’il s’agit d’humour ?

    Sur notre blog on me traite de révisioniste sarkoziste…!!!! ;-)

    Koz a raison, les étiquettes, ça devient ridicule et n’importe quoi !

    Quant à l’ami Narvic, une précision : je ne l’ai raillé qu’UNE SEULE fois et ça lui suffit pour me qualifier de « casse couille », alors qu’auparavant on avait plutôt de bonnes relations. Pour lui, une fois et c’est la grosse « punition ». Un seul qualificatif RI-DI-CU-LE. Qu’il vienne chez nous participer à un vrai débat : il va comprendre ce qu’est le respect de la démocratie… ;-DDDD

    PS : Guy Birenbaum dont nous sommes les « rejetons » n’a pratiquement jamais censuré sur ses blogs et nous conservons cette heureuse tradition : nous sommes bien placés pour le savoir ! Alors SVP, mon cher Narvic, pas d’arguments fallacieux pour justifier un peu trop de recours à la censure ! Cool, Narvic, cool attitude et tolérance. Votre image de journaliste en dépend aussi.

    J’aime

  23. Quand le PDG de France Télécom voulait mettre fin à la « pêche aux moules ».

    http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/social/20091003.OBS3432/quand_le_pdg_de_france_telecom_voulait_mettre_fin_a_la_.html?idfx=RSS_notr&xtor=RSS-17

    Cette vidéo est un scandale insupportable.

    Comme le dit cet article, il y a eu 24 suicides en 18 mois chez France Télécom.

    Maintenant, nous devons résilier nos abonnements Orange / France Télécom.

    Maintenant, nous devons demander la démission de cette ordure.

    J’aime

  24. « Finie l’image diabolique du blogueur, couteau entre les dents, insultant tout et n’importe qui, ânonnant des discours prétentieux et maladroits… »

    Tss tss. Si il n’en reste qu’un, ce sera moi.

    Koz est t-il très très naïf ou un poil malhonnête ? Voire le deux ? Causeur est une tourbe réactionnaire, néo-con, islamophobe même pas déguisé, libéral-sécuritaire à tous crin, écrit par des snobinards de droite bouffis de leur non-importance. Elisabeth Lévy est une précieuse ridicule de droite qui déblatère sur tout et surtout n’importe quoi en ne comprenant rien aux sujets sur lesquels elle écrit. Quant à l’imbécile Leroy, c’est un poseur mythomane et alcoolique qui leur sert de caution « de gôche », histoire de dire qu’il sont vaaaachement ouverts d’esprit.

    J’aime

  25. beau travail d’entretien…ce qui m’intéresse, c’est la version web, je n’achète plus de papier (sf pour prendre le train) depuis un an et je ne pense pas m’y remettre un jour. Si je veux du papier, j’achète un bouquin (en attendant d’avoir un kindle ou autre).Et je fais partie de ceux qui sont prêts à payer sur le web, si affinités.
    Par ailleurs, je m’interroge sur le franco-français, la blogosphère n’est pas une exception française, il y a des bogs francophones au canada, en afrique, etc, on voit parfois des liens sur les anglo saxons ou le plus svt américains, mais on oublie ou on ignore que les mêmes réflexions sont menées partout Je rêve d’une sorte de courrier international….

    J’aime

  26. Pingback: La presse se porte mal | Le Blog de Gabale

Laisser un commentaire