Julien Dray entre distance et hargne

« Ils considèrent que je suis un bâtard, je ne suis pas un enfant naturel de ce parti« , amer et lucide sur ses « amis » du PS, J. Dray dépeint une année politique personnelle et collective cauchemardesque. Pendant près de deux heures, il joue, semble-t-il, ouvertement le jeu avec des blogueurs et des Chroniqueurs. Vieux guerrier de la politique française, il distille avec un étrange mélange de distance et de hargne son analyse de l’état de la gauche française. A la date de l’entrevue, J. Dray n’est pas mis en examen, l’affaire qui le concerne remplit les journaux nationaux, friands. Et dans ce contexte, le sujet ne sera qu’effleuré.

J. Dray décrit les dignitaires du PS, aujourd’hui aux manettes, comme « les enfants gâtés du Mitterrandisme« , M. Aubry, S. Royal, L. Fabius « n’ont aucune connaissance de l’histoire du mouvement ouvrier ». Une génération qui a tout eu, éloignée des réalités quotidiennes.
Il se considère comme un trublion qui les ennuie depuis des décennies. Aujourd’hui, la direction se réjouit de l’affaire Dray et de sa mise à l’écart. Dans ce contexte il se sent plus libre avec la direction du PS. Il déclare « je n’ai plus rien à perdre« , et ne se présente à aucune élection, ne brigue aucun poste. Il fustige et menace les indolents du parti tels que J.C. Cambadélis ou C. Bartolone. Pyromanes, flingueurs et paresseux.
Il aimerait se poser comme possible catalyseur d’un « réel » renouveau générationnel et idéologique, même s’il l’affirme, « il y a de jeunes cons et des vieux très bien« .
Il y a des idées à gauche. Énormément. Le député de l’Essonne rappelle à juste titre le foisonnement d’ouvrages d’analyses sérieuses sur la situation économique. Mais la machine politique socialiste est « imperméable » à ce mouvement critique, incapable de réactiver une dynamique de réflexion. Il observe la banalité, la pauvreté du discours que propose la formation dirigée par M. Aubry.

Dans le cloaque qu’est devenu le parti, J. Dray propose la théorie du pire. L’annihilation, la disparition des gens qui sont à la tête de la formation sclérosée. « Ils doivent partir ! » lance-t-il. Ce qui attend les nostalgiques, les conservateurs enkystés et épuisés, c’est « 1969 » et « 5% aux élections« . Une perspective torride.

Faussement prémonitoire et narquois, il annonce la tactique pour les régionales en singeant le discours des instances du PS : « Aux Européennes les gens se sont défoulés, aux régionales ce sera la bataille pour sauver les régions sur la peur de Sarkozy« . La stratégie consternante des mêmes équipes qui faillirent en 2002, en 2007 et reconduites pour 2010.

Le député de gauche propose de sortir de l’ornière par l’organisation de primaires ouvertes dans la ligne d’un congrès extraordinaire. Malgré les forces qui s’opposent à ce projet, « il y a assez de gens qui veulent le faire« , même en parallèle hors des structures du parti. L’ouverture à toute la gauche est indispensable dans la perspective d’un rassemblement arc-en-ciel : « Tenir les deux bouts« , du MODEM de F. Bayrou à la gauche radicale, malgré les différences. Face à la droite et N. Sarkozy qui dézinguent la politique, c’est la seule voie de salut pour les progressistes. Pour J. Dray, le leader centriste a pris un billet sans retour vers la gauche. Prisonnier d’une logique de radicalité face à ses ex-alliés exterminateurs, il n’a plus d’autres choix que de rejoindre le camp réformiste, à gauche.
J. Dray est dans la recherche d’un compromis historique.  Sortir du culte de l’avant garde de 1981 et de la pureté de la gauche. Utopie qui a donné les résultats que l’on connaît. Garder son identité, mais rassembler pour gagner et changer la société.

Il se profile aussi une défaite en rase campagne en 2012, notamment grâce aux ficelles sarkozystes de l’ouverture (ou du débauchage). Comme exemple récent, M. Rocard consternant prestataire de la communication anxiogène de l’UMP à propos de la nouvelle taxe écologique, « c’est lui qui annonce les mauvaises nouvelles« . Choisi parmi un cheptel d’hommes politiques en position de faiblesse ou marginalisés ; ainsi l’UMP désarticule durablement le débat politique.
L’erreur à gauche fut de ne pas imposer de règles claires au PS dès le début. Il citera le cas de J. Lang qui votera la modification constitutionnelle sans réprimande. Les deux poids, deux mesures au PS pour les caciques de la famille. Une logique qui se confirme plus tard avec la lettre de M. Aubry envoyée à M. Valls. Alors que J. Lang, encore lui, soutient bec et ongles la loi HADOPI, sans réprimande encore. La famille socialiste a ses fils préférés.
N. Sarkozy n’est pas un « facho ». Pour J. Dray, c’est une caricature. Ce qui lui permet de se poser en victime, en martyr insulté. Le président met sur pied une démocratie plébiscitaire, loin des oripeaux totalitaires. Un point de vue discutable, peu discuté faute de volonté.

« Le mal, ce sont les institutions de la Vème république où ils pensent tous qu’ils sont les sauveurs« . Un système pervers qui hypertrophie les égos (déjà volumineux). Que la gauche au pouvoir n’a pas voulu changer (1981 et 1997). Pour J. Dray, il faut rompre définitivement avec ce mode de fonctionnement, c’est une question de survie. La constitution met naturellement en exergue le moteur principal de la droite : le chef. Les progressistes ne pourront s’en sortir durablement qu’en rompant s’ils accèdent au pouvoir. Pour y parvenir, il se pose en éducateur du peuple, « Il faudrait un candidat qui se présente en disant qu’il supprimera l’élection au suffrage universel du président de la République« . Malgré le danger électoral, et quitte à perdre encore en 2012.

Presque à terre, la bête politique semble se livrer avec beaucoup de franchise. J. Dray parle de son avenir personnel et politique avec un étonnant détachement. Généreux dans l’emportement, avide de questions quel que soit son interlocuteur.
Les chiens sont lâchés, la machine journalistique est lancée. Jamais repue.
Quoi qu’il arrive, J. Dray est une figure de la gauche. Un politique avisé. Quoi qu’il arrive.

Vogelsong – 24 juillet 2009 – Paris

38 réflexions sur “Julien Dray entre distance et hargne

  1. Bien dit.

    Ce déchainement contre Julien Dray m’exaspère. Cette mise à mort me dégoûte et pourtant je ne suis ni socialiste militant, ni partisan de M. Dray.

    Bravo Vogelsong, pour ton papier d’une impartialité et d’une objectivité remarquable.

    Quand on lit la Presse d’aujourd’hui, on se dit qu’il faut que ceux qui s’expriment sur Internet foutent une branlée mémorable à certains journalistes de la pseudo « grande Presse » quotidienne et hebdomadaire !.

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  2. J’ai lu l’article et les commentaires mais je ne suis pas plus avancée. Qui croire ? Avait-il des dettes ou pas ?

    Julien Dray, je ne le connais pas, je l’ai suivi lorsqu’il a fait la campagne présidentielle puis qu’ il a rejoint la Motion E pour le congrès de Reims, c’est-à-dire Ségolène Royal.

    A présent, il lui en veut mais pourquoi ? Et bien sûr, il exagère: Ségolène Royal a eu une enfance qui lui a permis de toucher de très la vie difficile de ceux qui n’ont pas d’argent. A présent c’est différent mais lui : comment expliquer à quelqu’un qui gagne 850 euros par mois, que Julien Dray ne peut pas avec : ??? 8000 euros.

    Et puis, où sont les vrais questions ???

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  3. @Cui Cui
    Nous sommes jamais réellement impartiaux. J’essaie de retranscrire au mieux la rencontre. Et l’impression qu’elle laisse.

    @Made
    Je suis navré que tu ne puisses trouver ce que tu cherches dans cette interview.
    Qu’appelles-tu vraies questions ?
    Nous lui avons posé des questions assez pointues, nous avons rebondi, contredits, au mieux de nos possibilités. Peut-être pas assez.

    Si tu parles du dossier « judiciaire », tu ne trouveras rien ici. Je ne suis pas friand de ce type de sujet. Pas par complaisance, mais par envie.
    Il existe 4 000 pages en circulations sur la vie privée de J. Dray. Il suffit de chercher.

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  4. Julien Dray aboie, la caravane passe. oui, Monsieur Dray, vous méritez sans doute respect pour votre action politique passée (SOS racisme, le PS, quoique..)Vos interventions pleines de verve et de dialectique, reconnaissons-le. Remarquable. Mais le goût du pouvoir vous a donné le goût du luxe. Pas de la luxure,comme vous dîtes, cela n’a rien à voir. Regardez le dictionnaire, c’est plus en rapport avec la sensualité qu’avec le goût des beaux objets…
    Oui, nous aboyons. Contre un homme qui se voulait le chantre de la morale républicaine, le défenseur des opprimés et qui a versé dans l’excès de bimbeloterie.
    Julien Dray aboie, « contre les juges, contre le sort qui lui est fait, contre les manipulations qui viennent d’en haut ».
    Il est trop intelligent pour ne pas avoir tord et il y a eu des fuites à son dossier qui n’auraient pas du avoir lieu, même si les fuites judiciaires existent lors de chaque affaire très médiatique.
    Mais les chiens qui aboient et Julien Dray qui aboient ne sont pas de ma même race.
    Il y a des citoyens qui sont honnêtes, qui ont adhèré à certaines associations et il y a un homme élu par le peuple qui a du mal à se défendre d’avoir eu de l’argent de toute part pour pouvoir acheter des babioles de luxe, vite revendues pour blanchir sans doute cet argent frauduleusement perçu. Je mets mes dernières accusations au conditionnel mais quiconque a lu le rapport tracfin a lu ligne après ligne un train de vie, des virements et des chèques qui n’auraient pas du être.
    Julien Dray aboie pour que la caravane de la justice ne passe pas. C’est tout. Nous lui renvoyons bien volontiers le compliment qu’il nous fait et ne lui envoyons pas de compliment pour l’exemple délétère qu’il donne de l’action politique.

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  5. Ne pas jouer le jeu de la présidentielle, même pour 2012, casser ce modèle qui permet à la droite, parce que c’est son modèle, de gagner à chaque coup, c’est exactement ce qu’il faut faire.
    Etre un bon tacticien, ce n’est pas suivre les plans de l’ennemi, c’est le précéder et le contrarier.
    Aubry en est loin, très très loin !!!
    :-))

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  6. “Le mal, ce sont les institutions de la Vème république où ils pensent tous qu’ils sont les sauveurs“. Un système pervers qui hypertrophie les égos (déjà volumineux). Que la gauche au pouvoir n’a pas voulu changer (1981 et 1997). Pour J. Dray, il faut rompre définitivement avec ce mode de fonctionnement, c’est une question de survie. La constitution met naturellement en exergue le moteur principal de la droite : le chef. Les progressistes ne pourront s’en sortir durablement qu’en rompant s’ils accèdent au pouvoir. Pour y parvenir, il se pose en éducateur du peuple, “Il faudrait un candidat qui se présente en disant qu’il supprimera l’élection au suffrage universel du président de la République“. Malgré le danger électoral, et quitte à perdre encore en 2012.

    Donc je comprends bien, il faut changer les institutions parce que la gauche est incapable de s’adapter aux institutions qui sont en place depuis 1958. Quand on parle d’ego, en voici un bon. Pour des raisons internes et des raisons d’idées, la gauche n’a pas de chef donc, au nom de je ne sais trop quoi, il faut faire en sorte que les institutions changent pour laisser une place au pouvoir à la gauche. C’est n’importe quoi!

    Après la IIIème République, la Vème a la plus longue existence, bon an, mal an. Vous croyez vraiment que l’argument électoral du « changeons les institutions » est porteur? Il ne touche pas les Français, c’est de l’ordre de la cuisine interne!

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    • En 1997, jospin a changé l’esprit de la Vème République en inversant le calendrier des élections ?

      Bien sur, il pensait que les Français allait le plébiscité, il suffit de regarder les vidéos avant le 1er tour de l’élection de 2002 avec quelle arrogance il répond. On connaît la suite…

      Actuellement sarkosi est sûr de lui mais, car il y a toujours un mais,il n’écrit pas l’Avenir

      En général, tout ceux qui veulent s’approprier la France, ont le retour du bâton.

      Et pourtant, une VIème avec un mandat unique, des référendums initiés par le peuple etc,etc. Cela peut encore faire rêver ?

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  7. @Ludovic

    Remarque intéressante. Lors du débat une blogueuse « (centriste) » a eu le même type de remarque.
    Il faut bien comprendre que depuis c’est la droite qui empoche presque systématiquement. Ce n’était pas l’objet de la discussion, mais le Sénat est toujours à droite.
    Depuis ils profitent d’un mécanisme institutionnel qui les avantage naturellement.
    Ce n’est pas une question d’adaptation, je parlerai de « génétique » politique.
    On peut dire que : C’est changer les règles par ce qu’elles ne nous conviennent pas.
    On peut dire aussi pour la droit : C’est les conserver, et les renforcer (le phénomène présidentiel actuel !) par ce que c’est une machine à gagner.

    Supprimer l’élection présidentielle au suffrage universel, et sortir de cette monarchie élective sera défavoriser la droite sans vraiment favoriser la gauche. Juste neutraliser un peu le système.

    @made
    100% ok

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  8. @ Made (8H15) : Julien ne reproche pas à SR (et aux autres) de ne pas connaître le monde ouvrier, mais de ne pas connaître le mouvement ouvrier (c’est-à-dire la culture politique socialiste et communiste), ce qui est très différent !

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    • Romain, je suis d’accord c’est différent et Julien Dray lui « prétend » connaître la culture politique socialiste et communiste. Il l’a appris où ?

      J’ai lu d’autres interviews : je ne rajouterais rien parce Julien Dray ne m’intéresse pas.

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  9. “Il faudrait un candidat qui se présente en disant qu’il supprimera l’élection au suffrage universel du président de la République“.

    Dray parle pour ne rien dire. C’est un politicien. Personne ne se présentera avec une telle promesse, et il sait bien que c’est quasiment impossible.

    Il suffirait surtout d’instituer le non cumul strict des mandats pour développer le sens démocratique . Ensuite, on aurait des élus responsables et un débat sérieux institutionel pourrait éventuellement alors s’engager dans le pays .  » constitution parlementaire ou présidntielle°

    voici l’objectif du Pacte démocratique pour 2012.

    Art 1) – « Les mandats nationaux, régionaux et départementaux, ne peuvent se cumuler qu’avec le simple mandat de conseiller municipal ».

    Art 2) – « Nul ne peut être éligible à plus de deux mandats successifs pour la même fonction hormis celle de conseiller municipal ».

    Particularités du mandat de conseiller municipal.

    a) Personne ne peut interdire à quiconque de s’intéresser et de participer à la vie politique de sa commune, cellule de base de la démocratie.
    b) le mandat de conseiller municipal est un mandat bénévole.
    c) Mandat de proximité, il enlève aux élus nationaux leur argument selon lequel ils seraient coupés du terrain.

    merci de votre attention.

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  10. On peut dire que sa carrière politique est quelque peu compromise et à mon avis toute cette histoire n’est pas qu’une simple manoeuvre politique mais la justice le dira.

    Il y a beaucoup d’aigreur dans ce qu’il écrit mais aussi beaucoup de vérité. Si les hommes politiques étaient un peu moins ambitieux et qu’ils pensaient d’abord à leur parti qu’à leur petite personne les choses bougeraient davantage. A force de non dit et de fausses rénovations, le PS s’écroule petit à petit et il serait temps qu’il laisse la place à autre chose.

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  11. Bonjour

    Julien Dray nous l’a joué très « Mon général » en proclamant : « après moi le déluge ». En effet, dire qu’on a plus rien à perdre ni à foutre, si ce n’est le bordel et régler leurs comptes à deux « dignitaires » de son parti ne fait pas avancer grand chose …

    Je regrette qu’il ait plus ou moins zappé ma question : « Dans les familles quand on veut s’engueuler, on ferme la porte et les fenêtres. Alors pourquoi fournir des arguments à la majorité présidentielle qui n’a plus qu’à compter les points ? » en répondant, « il faut tout mettre par terre et expulser les anciens »

    De même, son explication sur la fin de son soutien à Ségolène Royal à qui « il avait conseillé de « prendre du recul » après la présidentielle alors qu’elle souhaitait être candidate au poste de premier secrétaire » et qui serait revenue plus tard le consulter et à qui il aurait répondu « désolé c’est trop tard » ne convainc pas !

    Un peu décevant. Peut mieux faire ….

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  12. Slavor, en vous lisant je me dis qu’être « simple militant » au PS est invivable…

    Pour la première fois de ma vie, j’ai adhéré à 20 euros ce qui est considéré comme un « crime par la direction actuelle » du PS pour pouvoir participer aux votes pour le congrès de Reims. Je n’ai pas renouvelé mon adhésion parce que je ne peux pas cautionner la fraude. j’ai essayé mais c’est impossible même de voter pour les candidats PS.

    Finalement, j’aimerais que vous précisiez les raisons exactes pour lesquelles Julien Dray a laissé tomber Ségolène Royal. Dans son livre elle dit : « je les regarde trahir mais je ne dis rien ». Sans doute que tout est dit.

    Comme il n’y a aucune fidélité, aucune loyauté, aucune intégrité, la vie au PS est infernale et empêchera de gagner des élections nationales.

    Merci pour vos renseignements

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  13. @bernard 29
    Exposé intéressant sur le non-cumul.

    @pazmany
    Le PS est en réelle difficulté. La carrière de J. Dray semble compromise. Néanmoins, méfions-nous des hommes politiques annoncés morts.

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  14. @Slovar

    Bonjour Camarade !

    Très jusqu’au boutiste comme tu dis. Je parle de théorie du pire.

    Sur ta question, il y répond de deux façons, je pense. Tout d’abord en disant qu’il faut débattre. D’ailleurs si le PS n’a qu’une seule qualité c’est celle-là. Le débat. À outrance des fois.
    Deuxièmement, il parle du chef, plus loin. Et là encore, si c’est pour faire une légion de muet à gauche comme l’UMP…
    Slovar, ce qui nous fait vivre c’est le débat, des fois viril… Gardons nos spécificités, et laissons les godillots dans leurs casernes.

    Je crois qu’il est incompatible avec S. Royal :)

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  15. @Vogelsong

    Salut l’ami

    Débattre est indispensable, je te rejoins. Néanmoins, je maintiens que face au godillots qui détiennent tous les pouvoirs et administrent aux français une cure de libéralisme crétin, les invectives sont stériles et offrent à la majorité presidentielle un boulevard de plusieurs années.

    Le « jeunisme » prôné par le quinqua Dray n’a aucune valeur. Un parti politique doit être à l’image de la société et inclure jeunes, vieux, ouvriers, employés, cadres, minorités …

    Que Julien souhaite « faire la peau » à deux hiérarques du parti est son problème, mais ne doit pas devenir LE sujet !

    Beaucoup de français ont besoin d’avoir à leurs côté des dirigeants politiques qui se battent pour les aider à mieux vivre. Si la sociale démocratie est la meilleure qu’on le dise, qu’on propose un programme clair et que les français choisissent. S’il est nécessaire d’être plus radical en face du massacre économique, qu’on le fasse et aux français une fois de plus de se déterminer.

    Le reste …

    @mitiés

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  16. @ Slovar : je suis d’accord avec toi que de manière générale, le linge sale se lave en famille. Mais encore faut-il pour cela que la famille existe encore, et qu’elle applique un minimum d’équité dans son fonctionnement interne. Ce qui n’est manifestement plus vraiment le cas au PS. Par ailleurs je te ferai remarquer que c’est Aubry qui a ouvert la boîte de Pandore, en admonestant Valls par voie de presse plutôt que de lui tirer les oreilles en bureau national !

    Si la démocratie interne fonctionnait réellement, les uns et les autres n’auraient pas besoin de passer par l’extérieur.

    Par ailleurs tu déformes complètement les propos de Julien, il n’a jamais dit qu’il fallait virer les vieux, mais changer de génération politique, ce qui est tout à fait différent. Je connais des mecs de 20 ans qui sont de la même génération politique que Jospin, et inversement !

    A+

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  17. Conclusion : le PS ne se remettra pas du congrès de Reims, le TSSR a réussi son coup en détruisant le dynamisme de la rénovation.

    Au congrès de Reims, il y en avait qui concouraient pour présenter une grille de programme pour le PS et d’autres qui oeuvraient pour éliminer une personne. Personnellement, je n’en suis encore pas revenue.

    La position de Julien Dray est difficile à comprendre car avec Manuel Valls, il a soutenu la Motion E.

    Dans ma section, après le congrès ce fut le vide sidéral.

    Je n’ai pas trouvé le lien pour écouter l’interview.

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  18. @ Made,

    En fait, tu reproches à Julien d’avoir soutenu Ségolène lorsqu’elle briguait le poste de premier secrétaire c’est cela ?

    Tu mélanges un peu questions politiques et questions de personne. La « trahison » est un concept personnel. Ne plus s’associer à quelqu’un pour des raisons politiques explicitées, ce n’est pas une trahison, c’est un désaccord dont on tire les conséquences. Je ne vois pas en quoi celles et ceux qui ont, a un moment, soutenu Ségolène Royal (et plus, beaucoup plus encore en ce qui concerne Julien, elle l’écrit elle-même dans Femme debout) devraient ensuite rester éternellement ses affidés.

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  19. C’est bien ce que je dis, au PS on ne peut pratiquement pas faire confiance à quelqu’un. Un jour : c’est bleu, un autre jour : c’est vert etc, etc…suivant ses intérêts personnels.

    Finalement, on comprend pourquoi les gens votent sarkosi puisque le PS n’est fait que de trahison.

    Et après on s’étonne du taux d’abstention record mais quelle importance ?

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  20. Pour ma part, je trouve cela sain que les gens ne restent pas ad vitam aeternam dans des écuries figées, et placent les idées avant les hommes (ou les femmes). Sinon tu as quelque chose comme le courant Fabius, avec des cadres qui le suivent sans cohérence où qu’il aille et quoi qu’il fasse, chantre des stock-options un jour, apôtre de la gauche « vraiment de gauche » le lendemain ! C’est cela, ce dont les Français-e-s ne veulent plus, à mon avis.

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  21. @ Romain P

    tu écris : « Par ailleurs tu déformes complètement les propos de Julien, il n’a jamais dit qu’il fallait virer les vieux, mais changer de génération politique, ce qui est tout à fait différent »

    Etant présent lors des échanges avec JD, j’ai bien entendu qu’il évoquait les vieux qu’il faut impérativement dégager !

    Le débat est (en grossissant un peu le trait)basé sur ceux nés dans les années 40 qui sont à la direction du parti. On évoque vaguement ceux nés dans les années 50 pour se focaliser sur ceux des années 60.

    Ce « débat » n’est porteur d’aucun projet d’avenir !

    Les français attendent les socialistes sur

    Les licenciements et le traitement du chômage
    L’accès à des soins de qualité pour tous
    La fin du démantèlement des services et de la fonction publique
    La fin des heures supplémentaires détaxées et un vrai partage du travail
    La mise en place d’une économie mixte dans laquelle l’état est un vrai régulateur
    L’arrêt de la liquidation du code et de la médecine du travail
    La fin de la spoliation de l’épargne populaire

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  22. @ Slovar :

    Étant moi aussi présent lors desdits échanges avec JD, je peux t’assurer qu’il a même pris la peine de préciser (mais peut-être n’as-tu pas entendu) qu’il évoquait bien des façons de faire et non des âges, et qu’il ne s’agissait en aucune manière de stigmatiser tous les « vieux » (quoi que ce terme recouvre).

    Pour le reste je suis d’accord avec toi, la gauche devrait parler de tout ce que tu dis, et aussi de l’accès de tous à un système scolaire, universitaire et de formation de qualité (chose fondamentale si on veut que l’émancipation ne reste pas un vain mot).

    Mais ces propositions, il faut bien un appareil politique pour les porter, que ce soit le PS, le PC, le NPA ou les Verts … ou une nouvelle entité qui les dépasse, ce que je souhaite personnellement. La question du fonctionnement et des dirigeants de notre parti est donc tout sauf anecdotique. C’est uniquement si on la règle qu’on pourra ensuite porter un « projet d’avenir », me semble-t-il.

    Romain

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  23. La position de Dray est assez classique. Il se pose en trublion. Bin voyons… Les Camba & co se rejouiraient de ses ennuis ? Je trouve Dray assez mégalo sur ce coup là… d’autant que ce qu’il propose est plutôt creux et déjà entendu…

    Il veut réformer la Vème République et propose des primaires à gauche… tout ça me semble contradictoire…

    Je m’attendais à ce qu’il parle des retraites, des salaires, du libre-échange, de la mondialisation, de l’Europe… Qu’il s’engage !

    A part la question des primaires, quelles sont les divergences de fonds avec l’actuelle direction du PS ? AUCUNE…

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  24. @Romain & @Slovar

    « Il aimerait se poser comme possible catalyseur d’un “réel” renouveau générationnel et idéologique, même s’il l’affirme, “il y a de jeunes cons et des vieux très bien“. »

    @des pas perdus
    Sur les réjouissances, je pense qu’il n’y a pas mégalo. Il y a quelques crabes dans ce parti.

    Tu as raison, nous aurions du poser des questions sur les retraites, le libre échange, etc… Pas eu le temps…

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  25. Bon faut que je fasse mon compte rendu aussi , zut, tu as été plus rapide sur Dray et moins sur Valls :p

    Par contre lire « ne pas jouer le jeu de la presidentielle, y compris en 2012 », euh, joker là : franchement faut penser qu’on peut transformer le plomb en or aussi hein ?

    Je rappellerai que le seul qui a gagné des élections au hasard, s’appelle Lionel Jospin, le projet n’était pas fini et la rumeur de législatives anticipées a surpris tout le monde. Rajouter à ça le FN a un haut niveau et 150 triangulaires , et voilà.

    Donc en 2012 , il faudra un projet présidentiel dans le cadre d’une présidentielle, et donc jouer le jeu. Sinon ce n’est pas la peine, on peut rester chez soi et ensuite couiner au viol démocratique permanent.

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  26. “Il faudrait un candidat qui se présente en disant qu’il supprimera l’élection au suffrage universel du président de la République“

    il faut vraiment qu’un politique n’aie plus rien à perdre pour enfin énoncer cette évidence

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  27. Difficile de se faire une opinion sur ce qui lui est reproché, mais ça fait tâche qu’il ait crû devoir défendre
    le pôvre fiston de sarko .Dans l’espoir d’un renvoi d’ascenseur ?

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