Osez le clito: pour ne pas s’en foutre

“Non mais cette affiche, on dirait une illustration pour des steaks de Dindonneau” Un commentaire sur Twitter le 21.06.2011

L’association “Osez le féminisme” a lancé une campagne d’affichage dont la controverse va au-delà des luttes intestines aux mouvements féministe, des jalousies ou des règlements de comptes politiques. À se demander si les instigateurs du projet ne voulaient pas saborder purement et simplement la cause. La trichromie placardée sur les murs de la capitale, par son aspect “cheap”, ses traits simplistes, presque naïfs défient les canons de la communication politique moderne. Car au premier abord, “Osez le clito” par ce design archaïque rappelle une affiche d’agit-prop gauchiste. Dans le slogan, l’image, hors du réel. Pas de quoi, apparemment, fédérer autour du sujet : “Le plaisir féminin”. Pourtant, cet idéogramme en forme de maison au centre du monde, tout à fait inattendu, remplit parfaitement sa mission. Faire parler, choquer. En d’autres termes, oser (faire) aborder le sujet.

L’affiche d’“Oser le clito”, si on veut bien s’en donner la peine, rappelle que le féminisme est consubstantiel à la Politique. Que l’on ne peut aborder les rapports de soumission dans la société sous l’angle irénique du dialogue consensuel. Un rapport consensuel qui prend une certaine forme, un standard contemporain de la publicité. Comment casser le cadre de la propagande urbaine en affichant sa rupture hors des codes employés pour les campagnes consuméristes ? Et ce, en montrant des vagins. Comment sur la forme s’affranchir des archétypes de la femme au parfum du papier glacé ? Les commentateurs déçus, en particulier féministes (les opposants au féminisme n’attendent rien de toute façon) auraient espéré une image plus fédératrice et moderne. Ce véhicule (moderne et fédérateur) d’ailleurs existe déjà puisqu’il est publié à des centaines de milliers d’exemplaires dans les magazines féminins. On connait les résultats. Des magazines qui au lieu d’afficher des vulves sur les murs des métropoles se contentent de cosmétiques pour lèvres pulpeuses. Des vecteurs de standardisations d’images de la femme qui ont colonisé l’univers mental de certains progressistes eux-mêmes.

Revenir au plaisir du clitoris, c’est s’en prendre au dernier maillon de la chaîne de domination mediatico-sexuel, le pornographique. Quoi que l’on puisse en penser, cette industrie s’attache essentiellement aujourd’hui à faire jouir les hommes. Un univers glabre, de muscles parfaitement cliniques. Dans ce contexte, la toison frisée de l’affiche “Osez le clito”, vient au réel. Dans ce réel notamment, où on a vu jusqu’où on ne pouvait aller trop loin. Veet, multinationale de l’épilation, dealer mondial des galbes parfaits, a voulu convertir une génération d’adolescentes au rasage intégral grâce à une campagne de publicité très ciblée intitulée “tout doux mon minou”. Le projet avorta, mais la tentative de ralliement au modèle industriel du « porno » est là. Un modèle industriel où tout est marchandise, même les comportements épilatoires et les fétichismes.

De là à affirmer que l’affiche “Osez le clito” touche juste ? En tout cas, elle produit un effet. En écartant le consensus esthétique globalisant. Si on se donne la peine d’y voir autre chose qu’une publicité pour de la viande. Dans un Spectacle qui confond trop souvent belles représentations de choses et représentations de belles choses. En l’occurrence une symbolique imparable grâce à quelques traits. Comme l’éloge au minimalisme dans un trop-plein de glamour sur papier glacé. Cette affiche alors n’est ni archaïque, ni moderne, mais dans la gueule du spectateur.

Le féminisme est politique, de gauche, progressiste et subversif. Car il s’agit d’aller à l’encontre des forces de dominations sociales. Qui ont colonisé la plupart des vecteurs informatifs. Trouver donc un interstice de communication dans la logorrhée visuelle contemporaine relève du challenge. Loin du consensus, cette campagne, néanmoins, permet d’entrer dans la problématique du plaisir strictement féminin (et au regard de celui de l’homme). Pour ne plus s’en foutre.

Vogelsong – 22 juin 2011 – Paris

54 réflexions sur “Osez le clito: pour ne pas s’en foutre

    • Je ne pense pas que la question se pose ainsi (que doit faire une femme qui ne se fait pas titillier le clito par son partenaire) mais plutôt comme cela : que dois faire la société face au constat de l’oubli de l’organe essentiel des plaisirs des femmes: le clitoris? Hé oui car rappelons le: le lieu des plaisirs féminins est un organe oublié (absent des livres de médecin, des cours d’éducation sexuelle, qui est nié dans notre langage, dans nos romans, nos films etc ; rappelons que ce n’est qu’en 2009 que la 1er échographie à été faite!) et excisé (car cet organe exclusivement dédié aux plaisirs des femmes est maltraités). Dans ces conditions, il ne s’agit pas de rechercher une « réponse individuellement » (c’est de la faute de tel partenaire, je le largue) mais une réponse collective, un choix de société clair: donner une véritable éducation sexuelle aux individus afin qu’ils puissent être maitre de leurs envies!!

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  1. Si cette affiche est destinée aux hommes , c’est à mon avis raté . Comment ce manchot surmonté d’un nuage pourrait-il apporter quelque plaisir ?
    Si elle s’adresse aux femmes , c’est plus un appel à la masturbation . Où sont donc les hommes là dedans ..si je puis dire ?
    Je ne juge pas , je suis plutôt favorable aux combats féministes , mais je n’y vois pas là la moindre indication d’un message subliminal
    Trop terre à terre , pas assez « intello » , ou alors c’est mon âge « avancé » qui me joue des tours ? Allez savoir .

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    • La campagne vise tout le monde ,justement elle vise à montrer que la sexualité féminine et ses plaisirs peuvent être autonomes , il y a plaisir même sans pénétration. Comment ce manchot surmonté d’un nuage pourrait-il apporter quelque plaisir ? J’aimerai retourner la question : comment un bout de saucisse avec un trou sur la tête peut apporter un quelconque plaisir ? Si vous trouvez ma question stupide , bcp de femmes trouveront la votre stupide. Enfin la campagne à pr but de faire découvrir , parler DES plaisirS féminins qui passent par la masturbation , la stimulation du clitoris à deux (avec un partenaire ou une partenaire) ou à plus…

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      • « comment un bout de saucisse avec un trou sur la tête peut apporter un quelconque plaisir ? » C’est effectivement ce genre de dessin que l’on rencontre dans les WC publics , accompagnés le plus souvent de commentaires vulgaires et machos.
        Mon but n’est pas de me moquer du sexe féminin bien au contraire , mais seulement de décrire naïvement et bêtement ce que je vois dans cette affiche au premier abord .
        Et avec votre contre-exemple vous venez d’ailleurs de me donner un argument . Imaginez un peu que l’on mette en image le sexe des hommes tel que vous le décrivez . Je vous laisse deviner les réactions ( légitimes) des femmes . CQFD

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  2. Comme tu l’as vu, nous n’avons pas la même analyse, même si je n’excluerai pas qu’il y ait un peu de vrai dans la tienne (à condition que tu fasses pareil pour moi).

    Il y a un certain consensus sur le caractère très peu attirant de cette affiche, c’est déjà un point. Et, perso, quand je rejoins les draps, je n’ai pas vraiment envie que cette image me vienne à l’esprit. Ce côté sanguinolent, de surcroît appliqué au sexe féminin, franchement, ça donne très envie d' »oser ».

    Je ne suis pas davantage d’accord pour envisager la sexualité comme un lieu de combat, et de rapports de domination. Il peut y avoir de ça, et il me semble qu’il s’agit précisément de le gommer, pas de le mettre en avant. L’homme qui est dans un rapport de domination ne va pas s’encombrer du plaisir féminin, puisqu’on peut très bien le résumer aux cris sous les coups de butoir.

    Je peux comprendre la nécessité de frapper (l’imagination). Un slogan du genre « oui au plaisir féminin », c’est naze. Mais avec « osez le clito », elles ont déjà quelque chose de très bien. Même si ce n’est pas précisément ce que je pense nécessaire de taguer dans les rues, les pochoirs ne me hérissent pas. Mais là-dessus, on pouvait envisager quelque chose de plus humoristique, coquin, séduisant.

    Je ne suis pas convaincu par le fait que la campagne se soit abstrait des canons de la pornographie. Par définition, cette exhibition d’un sexe est pornographique. Y trouver une dénonciation de la pornographie relève d’une conceptualisation qui dépasse de loin l’analyse qu’en feront les passants. Et là, il faut qu’on me dise si le but de la campagne est d’obtenir le résultat affiché, ou de faire parler de leur association.

    Enfin, je ne suis pas certain qu’il faille trouver là un nouveau questionnement sur le mode dominant-dominé (sous réserves, toutefois, mais pas dans une perspective marxiste). C’est une disposition d’esprit. Il faut se méfier de l’effet traditionnel : « quand on n’a qu’un marteau, tous les problèmes ressemblent à des clous ».

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    • « Comme tu l’as vu, nous n’avons pas la même analyse, même si je n’excluerai pas qu’il y ait un peu de vrai dans la tienne (à condition que tu fasses pareil pour moi). »
      Absolument.

      D’ailleurs, les questions restent posées.
      Le dessein d’une vulve pornographique.
      J’ai trouvé deux définitions :
      « Ensemble de produits commerciaux consistant en des représentations d’ordre sexuel et conçu spécialement pour exciter sexuellement les consommateurs. »
      « Obscénité dans une œuvre littéraire, artistique ou cinématographique.
      De mon point de vue nous ne sommes pas là.

      « Et, perso, quand je rejoins les draps, je n’ai pas vraiment envie que cette image me vienne à l’esprit. »
      On peut imaginer que personne ne se remémore ce type d’image à cet instant. Est-ce que le but n’ai pas d’aborder le problème en terme politique. Puis une fois posé, changer les rapports sociaux. Sans s’accompagner d’images.
      Ta remarque est curieuse. Est-ce que tous les actes de la vie s’accompagnent d’images mentales ?

      Sur le marteau marxiste. Nos chemins divergent. La dichotomie dominants/dominés le semble un axe central (pas exclusif) des rapports sociaux.

      « Y trouver une dénonciation de la pornographie relève d’une conceptualisation qui dépasse de loin l’analyse qu’en feront les passants. »
      D’abord, je pense qu’il faut quand même la faire (d’ailleurs, elle peut être erronée)
      Ensuite tu sous-estimes peut être la capacité à intégrer des codes, symboliques, même inconsciemment.

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  3. Hello, perso, ce n’est pas tant la forme de la campagne, mais le fond qui me dérange. Il faut lire le « manifeste » d’OLF in extenso. Et ne pas, je pense, se limiter à l’affiche, qui a le mérite d’interpeler, en effet, comme tu le soulignes. Après le viol, la prostitution, les femmes de chambres et donc re-le viol, le collectif se positionne sur le clito. Mais vous savez, le féminisme ça peut aussi se situer ailleurs qu’au niveau de l’entrejambe. Et évoquer comme 40 ans en arrière la sexualité comme terrain de prédilection du sexisme, ça me semble d’un autre âge. Oui l’homme est pourvu d’un pénis, et so what ?! L’hétérosexualité n’est pas une concession faite au féminisme. Pour conclure, je citerai juste Elisabeth Badinter, qui dans « Fausse Route » et à propos du concept de « domination masculine », écrit : « Ce concept attrape-tout, en enfermant hommes et femmes dans deux camps opposés, ferme la porte à tout espoir de comprendre leur influence réciproque et de mesurer leur commune appartenance à l’humanité » Je ne peux qu’adhérer à cette vision. Le Vivre Ensemble, basta. Sinon, plus si affinités sur : http://ow.ly/5oxJ0 Anaïs Misfits

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    • Je n’ai pas apprécié cette campagne d’affichage comme exclusive. Bien que j’en fasse un commentaire genré.
      Est-ce qu’osez le féminisme a voulu capter l’essentiel des luttes féministes dans le clito ? Je ne pense. Juste une angle d’attaque pour aborder le plaisir féminin, à l’égal de celui des hommes.

      Concernant E. Badinter, je suis reservé sur ses analyses actuelles. Je ne pense pas que des rapports « pacifiés » puissent changer la donne entre dominants et dominés.

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  4. D’accord avec le billet.
    Une précision toutefois que je crois très importante : en aucun cas ce dessin ne représente un vagin de femme. Il ne représente qu’un seul organe, le clitoris en entier avec ses ramifications internes. Personnellement, en tant que femme, c’est ça qui me scotche ! Ce qu’on décrit comme un petit bouton rose ressemble en fait à ça ! Pourquoi ne le dit-on jamais ??? Pourquoi, depuis que je suis petite, on ne m’a jamais dit que mon sexe, ce n’était pas que « le trou par lequel sortent les bébés »?? Pourquoi l’organe ne plus volumineux du sexe de la femme (apparemment plus que le vagin et plus que l’utérus qui, contrairement à ce qu’on nous montre sur les shémas de SVT, n’est pas plus gros qu’une poire) n’est décrit nulle part?? Pas dans les shémas des livres d’écoles, pas dans les livres qui parlent d’éducation sexuelle… Je n’ai jamais vu dans un magazine féminin une description réelle de cet organe. Juste des théories fumeuses sur « pourquoi le plaisir des hommes, c’est dans le corps et le plaisir sexuel des femmes, c’est dans la tête »… Et le pire, c’est que les revues ou émissions médicales ne font pas mieux quand elles parlent sexualités des femmes !
    Quand j’y pense, je crois que le simple fait de changer l’imaginaire collectif autour de cet organe sous-tend beaucoup de choses: les femmes ont-elles moins de « besoins sexuels » que les hommes? Le « penétré » est-il moins puissant que le « pénétrant »? Ça remet en cause beaucoup de clichés sur les rapports entre femmes et hommes mais aussi sur l’homosexualité, qu’elle soit féminine ou masculine. N’oublions pas que chaque fois qu’on revendique l’égalité, il y a toujours des gens pour ramener les différences entre hommes et femmes à un état de nature. Et sincèrement, autour de nous, parmi les gens pas féministes (la majorité de la société française), cette idée perdure. Le sexe est social !

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    • @Lolotte,
      Expliqué comme ça on comprend effectivement mieux .
      Pas d’ambiguité , je ne dis pas que le message n’est pas juste , je dis seulement qu’il n’est pas compréhensible par tous , la preuve . Ce n’est pas grave en soi , la prochaine sera plus réussie .

      Excusez-moi d’être un peu « lourdingue » quand même ( c’est normal pour un homme lol ) , je ne vois toujours pas en quoi cette affiche à caractère médico-légal est une défense de la cause des femmes ! C’est un peu comme si pour expliquer que lire était un plaisir , on nous dessinait un cortex cérébral sorti de sa boite crânienne . Ca ne donnerait pas envie d’écouter le message !

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      • Cette campagne à pour but de dire : « voilà à quoi ressemble l’organe siège du plaisir féminin » et pour cela on peut la remercier ! les préjugés comme quoi la femme ne peut avoir que du plaisir par la pénétration vont peut être un jour tomber sans que ces messieurs n’aient plus peur du plaisir féminin.
        Pour info , le clito mesure 11cm , il possède 8000 terminaisons nerveuses (2 fois plus que le gland masculin) , il possède de nombreuses ramifications qui enserrent notamment le vagin. Enfin c’est le seul organe du corps humain qui a pr seul et unique but que le plaisir (au passage on rappel à ceux qui ne savent pas , que les filles ne font pas pipi par le clito^^).

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        • Mais Jane , pas de problème il me semble savoir tout cela depuis bien longtemps , sans doute aussi parce que ma compagne a largement contribué à mon éducation ( la réciproque est vraie aussi) .
          Cette affiche ni ne me gêne ni ne me dérange mais sans Vogelsong je ne l’aurais pas connue ! J’essaie d’être honnête , Je ne la trouve ni belle , ni éducative ,ni intéressante car il manque quelque chose : la clé ! Je ne vois pas à qui elle s’adresse . Mais c’est comme je l’expliquais juste avant , c’est sans doute l’âge !
          En tous cas elle aura fait parler dans les métros parisiens mais pas chez nous car dans nos campagnes l’info met du temps à arriver, et quelquefois c’est jamais !

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        • Merci pour ces infos. Je suis une femme de 37 ans et pourtant, je ne savais pas tout ça ! Ni que l’affiche de la campagne représentait le clito ET ses ramifications internes. Cette affiche a donc aussi et surtout un rôle pédagogique plus que nécessaire si j’en juge par ma propre ignorance et l’absence de disponibilité de l’info ailleurs. Mieux vaut un shéma clair qu’un long discours. Charge à nous les femmes (et aussi les hommes) de mieux distiller ce message désormais.

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    • @ Lolotte :

      « Une précision toutefois que je crois très importante : en aucun cas ce dessin ne représente un vagin de femme. Il ne représente qu’un seul organe, le clitoris en entier avec ses ramifications internes. »

      En fait, même « vagin » pour désigner le sexe féminin ne conviendrait pas. Au minimum, on pourrait dire que l’affiche fait un gros plan sur une vulve (le nom anatomique de l’organe) , alors que le vagin ne désigne en effet que la partie « trou ». Question de précisions.

      Personnellement, en tant que femme, c’est ça qui me scotche ! Ce qu’on décrit comme un petit bouton rose ressemble en fait à ça !

      Pour compliquer les choses, il y a beaucoup de variations individuelles d’une femme à l’autre, comme cela arrive pour d’autres parties moins « excitantes » (ahem) de l’anatomie. Le clitoris de certaines femmes n’a qu’une partie externe minime, genre bouton, alors que pour d’autres, c’est un organe assez considérable, qui peut même dépasser des lèvres de la vulve.

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  5. « De là à affirmer que l’affiche “Osez le clito” touche juste ? En tout cas, elle produit un effet. » AU MOINS ON A FAIT DU BRUIT CAY TROP BIEN.
    Fuck yeah !
    Afficher en gros plan un sexe féminin, la subversion poussée à son paroxysme. Difficile d’aller plus loin, il n’y a que dans le porno qu’on fait ça.
    Oh wait.

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  6. Article très intéressant. Cette campagne aura défoulé les plumes ! Et merci Lolotte d’avoir mis le doigts (si je puis dire) sur l’aspect qui a mon avis a le plus touché les femmes durant la campagne. Ce sentiment de « On nous l’avait caché ! ».

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  7. Pingback: Mon con et moi | Crêpe Georgette

  8. Hum… N’habitant pas Paris je n’ai pas vu cette affiche, qui ne me semble pas choquante du tout. Toutefois j’ai le sentiment qu’en matière de « clito » et de plaisir féminin, les murs ne sont pas forcément le meilleur endroit pour en parler. Peut-être qu’inciter les hommes à prendre conscience que leur femme n’est pas un joujou sexuel, et que le sexe (allez, soyons fou, disons même : l’amour!) est un échange et pas une appropriation du corps de l’autre serait une meilleure chose, et là, avec cette affiche, je ne sais pas si l’objectif sera atteint (si j’ai bien compris l’objectif). Après tout, tout cela dépend de l’intimité de chaque couple.

    Et malheureusement, si on ne sort pas de l’image de la femme-objet (mais à ce sujet ton raisonnement sur la pornographie me semble intéressant), on n’y arrivera pas. Sauf que j’entends rarement des féministes gueuler contre l’image qui est faite de la femme, que ce soit dans les affichages publics, dans la chanson, la pub, les revues (pour ados écervelées ou pour femme branchée), le cinéma ou les films pornos. Justement parce qu’à tort, on considère le féminisme comme « politique, de gauche, progressiste et subversif ». Une définition qui correspond à ce qu’est le féminisme, mais du coup, empêche ce courant politique et social de tenir certaines positions. Qui pourraient les transformer parfois en « moralistes ». Ce qui sied peu à quelqu’un qui se veut subversif…

    P.S : comme Koz j’ai un peu l’impression que ce groupe Osez le féminisme a surtout envie de faire parler de lui, alors que personne n’en avait jamais entendu parler avant l’affaire DSK…

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    • Osez le féminisme n’a pas attendu l’affaire dsk pour se faire connaître et pour être connue. Elle existe depuis bien avant. L’affaire dsk n’est pas non plus une opportunité pour l’asso de se faire connaître. On comprend bien par votre propos que vous ne vous informez pas sur le féminisme, sinon, vous sauriez qu’OLF est connu depuis un moment maintenant et qu’elle compte un certain nombre d’interventions médiatiques à son actif (notamment la campagne sur le viol).

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      • Osez le féminisme n’a jamais eu autant de place dans les médias qu’à l’occasion de l’affaire DSK… Et je ne vois pas pourquoi je m’ « informerais » sur le féminisme… Mais vous avez raison de commenter un détail de mon intervention. C’est essentiel :-)

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        • Chafouin , vous vous permettez de parler de manière général du féminisme mais vous ne vous y êtes jamais intéresse et refusez de vous y intéresser. Je pense que le mieux est que vous ne teniez pas de généralités sur le sujet notamment en répétant des préjugés sur les féministes.
          Par ailleurs OLF à fait énormément de passages médiatiques et existe depuis 2009. L’asso c’est créée lorsque le gouvernement à voulu couper des budgets au planning familial , elle à participer aux manifs contre la réforme des retraites , à lancé en novembre une campagne contre le viol , lancé un blog et un livre : Vie de Meuf (le sexisme ordinaire illustré) , il y a pleins de groupes de travail qui bossent sur des thématiques comme : la laïcité , les violences faites aux femmes , culture médias , égalité professionnelle , LGBT…, l’asso à lancé les rencontres d’été du mouvement féministe. Dc l’affaire DSK était une affaire qui concernait les féministes mais aussi ttes les femmes , il ne s’agissait pas de récup mais bien de répondre à une attente de la société (que serait un mouvement féministe qui ne réagit pas devant une déferlantes de propos misogynes et méconnaissant la réalité des violences sexuelles ??).

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    • « Et malheureusement, si on ne sort pas de l’image de la femme-objet (mais à ce sujet ton raisonnement sur la pornographie me semble intéressant), on n’y arrivera pas. Sauf que j’entends rarement des féministes gueuler contre l’image qui est faite de la femme, que ce soit dans les affichages publics, dans la chanson, la pub, les revues (pour ados écervelées ou pour femme branchée), le cinéma ou les films pornos. »
      Un conseil. Etre à l’écoute.

      Osez le féminisme existait avant.

      Comment s’étonner dans un univers hyper médiatisé, qu’un groupe politique essaie de gagner en influence, de se faire connaitre. Et par là même de faire passer son message. Diantre.

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        • Va sur le site de La Meute ou des chiennes de garde. Il y a tellement de combats ds le féminisme que bcp d’assoc se spécialisent ds un combat du féminisme car il y a bcp trop de boulot ds tous les domaines

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    • « Sauf que j’entends rarement des féministes gueuler contre l’image qui est faite de la femme, que ce soit dans les affichages publics, dans la chanson, la pub, les revues (pour ados écervelées ou pour femme branchée), le cinéma ou les films pornos. »
      Vous trouvez ça dommage? :0
      Moi je trouve que certaines assoc’ en font déjà trop (les Chiennes de Garde par ex. qui font interdire des pubs absolument pas sexistes parce qu’elles se sentent offusquées).

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      • « Moi je trouve que certaines assoc’ en font déjà trop (les Chiennes de Garde par ex. qui font interdire des pubs absolument pas sexistes parce qu’elles se sentent offusquées). »

        Chère Sarah, je suis obligée de réagir à ton commentaire. Je me sens rattachée au courant des Chiennes de garde et Osez le Féminisme et sans vouloir faire la généalogie de mon parcours en tant que féministe j’ai envie de te souligner que ce n’est pas parce qu’elles sont frustrées qu’elles font interdire des Pubs.

        « Ton pont G est-il vraiment dans ton placard ??? »
        Tu reconnaitras peut -être là une pub qui date de 2010 pour une grande enseigne.

        Je suis d’accord avec elles, et je mène le même combat : NON à la Femme-Objet, les raccourcis faciles et les généralités dégradantes…
        Dans ce cas-là : Femme= amour du shopping=jouissance de la consommation= point G.

        Les féministes ne sont pas frustrées, elles savent ce qu’elles veulent, elles sont hétéros, lesbiennes, bisexuelles ou trans. Heureusement on compte aussi des Hommes. Et non, les féministes ne sont pas des laiderons, elles sont comme toi et moi… donc elles n’ont vraiment, mais vraiment pas de raisons d’être frustrées. Je suis féministe, et épanouie et si je fais ce choix d’être féministe, c’est juste, car la femme n’est pas l’égale de l’homme.. Observe le salaire de ton voisin et tu verras pourquoi nous faisons ça :)

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        • Bien sûr que la pub pour la Redoute était totalement écoeurante!
          Mais par exemple, la pub Dolce Gabbana (il y a 2 ans?) ou bien l’affiche pour l’album de Saez l’année dernière, faut pas déconner! (si je peux me permettre ce petit écart de langage).

          J’ai de la sympathie pour tous les mouvements féministes, mais personnellement je me sens plus proche du Sex-positivism américain et malheureusement en France je n’ai pas trouvé de mouvement qui s’en rapproche vraiment.

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  9. Si je lis bien, beaucoup de femmes découvrent « le clitoris » ou du moins le fait qu’il existe comme cela…
    Je n’avais pas cette impression là, sachant que je n’ai jamais rencontré de femmes refusant le cunilingus et le plaisir des caresses…
    Si cette campagne et l’affiche servent à informer les femmes et les hommes ignorants son utilisation dans l’acte d’amour, ce sera déjà un succès intéressant…
    Quand au « féminisme »… À vous de jouer Mesdames.

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  10. Honnêtement, tous les hommes que je connais parmi mes amis aiment bouffer du clito. Le font-ils bien ou non, là est la question mais le tabou me semble dépassé.

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  11. Pingback: quand le clito s’affiche il fait fureur « le blog de polluxe

  12. Merci,

    Si on considére que « Revenir au plaisir du clitoris, c’est s’en prendre au dernier maillon de la chaîne de domination mediatico-sexuel » alors c’est plutôt une bonne nouvelle car la fin du combat semble plus qu’à 1 doigt ? .. . On va pouvoir passer à d’autres, car il y a du monde quii attend.. Revenir au plaisir du clitoris, c’est s’en prendre au dernier maillon de la chaîne de domination mediatico-sexuel

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