L’échec de la résistance sur la « réforme » des institutions est l’occasion d’une clarification essentielle : Virer l’UMP du PS

Réunis en congrès à Versailles, une majorité des trois cinquième des parlementaires a été atteinte, validant la « réforme » des institutions d’être adoptée. À gauche, c’est l’occasion de déclencher une tempête dans un verre d’eau et de permettre aux snipers réactionnaires du PS de faire un carton. A droite on trinque.

F.Lefevre, porte flingue attitré de l’Elysée, vole au secours du martyr UMP J.Lang. Plus à une servilité près, le festoyant mandarin a apporté son concours à l’adoption du texte. Voix inutile puisqu’elle fut adoptée par deux d’avance. Mais le geste est marquant.

À entendre les communiquants UMP, cette réforme était vitale pour le pays. Selon la novlangue officielle, elle permet à notre démocratie claudicante de mieux se porter. On le sait ce qui ne va pas en sarkozie, c’est, bien sûr, le fonctionnement du Parlement. Une réforme plus équitable de la fiscalité dans ce pays n’aurait-elle pas été plus importante ? Vitale pour les salariés ? Une grande loi sur le conditionnement des aides aux entreprises aurait été plus conséquente par exemple. Et aucun besoin de congrès versaillais. Ce projet est le pur produit d’une gestation égotique du président. Il voulait sa réforme des institutions, avec l' »imprimatura » de Versailles. Il l’a obtenue grâce à un membre du parti socialiste et quatre adhérents d’une succursale électorale qui ne représentent radicalement rien.

Cette réforme est superfétatoire, elle pouvait attendre au moins quelques années. L’occasion était donnée de « faire voler » tout ce fatras par la fenêtre. Montrer au cartel qui dirige le pays que tout n’est pas permis. Infliger à la base de commandement un camouflet. Se faire les « porte-poings » d’une population languie de « promesses-foutaises ».

Malheureusement, au sein du parti socialiste, M.Valls et quelques autres personnalités, sous prétexte d’attitude constructive, pensent qu’il faut dire « amen » aux desiderata du carlabruniste président sarkozy. Fustigeant de présupposés réflexes pavloviens, ils estiment qu’il faut négocier avec la majorité de droite radicale : grappiller quelques miettes, négligemment jetées par le pouvoir. Il est prégnant que cette majorité ne transige pas. J.L.Bianco l’a précisé lors d’entretiens, jamais il n’avait connu une attitude « aussi chienne » dans l’hémicycle. Mais de cela, les néo-conservateurs du PS n’en ont cure.

Rêvant de doubler le social F.Fillon par la droite, le « moderne » M.Valls, lors du conflit sur les retraites s’est nettement prononcé pour une augmentation de la durée de cotisations pour tous les salariés. Concernant la durée hebdomadaire du travail le picador catalan pense, comme le remarquable X.Bertrand, que les 35 heures sont une erreur (historique). Rappelant sans cesse ses racines républicaines, il est temps pour « Manolo le catalan » de revoir intégralement les concepts « de gauche » et « de droite », de combat et de soumission. Reprendre les idées à la droite et les intégrer au PS c’est, pour le bilderbergeois, moderniser le parti.

Le précieux J.Lang, qui lorgne depuis des mois sur un strapontin ministériel, finira dans la corbeille de la gauche. Ses prosternations devraient porter leurs fruits. La question est de savoir que faire des socialistes qui sous-traitent les thèses de l’UMP à l’intérieur du parti. Le congrès doit être le moment de clarification pour les réactionnaires de droite qui paient leur cotisation annuelle au PS.

À l’inverse, salariés et déçus de la gauche lâcheuse attendront avant de s’engager. L’issue du congrès devrait permettre d’y voir plus clair sur les propositions sociales, et les perspectives de sortie du trou noir sarkozyste.

vogelsong – Port-Cros- 22 juillet 2008

8 réflexions sur “L’échec de la résistance sur la « réforme » des institutions est l’occasion d’une clarification essentielle : Virer l’UMP du PS

  1. Pas sûr que la clarification va se faire. Déjà ce soir, Lang n’est pas exclu: mauvais signe !

    Et les 4 lascars Valls et Cie, chantres de la normalisation du PS, n’ont pas l’air si isolés parmi les élus.

    Par contre parmi les militants, ça bout !

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  2. Tout ceci n’est que le triste résultat du manque de convictions politiques Depuis quelques temps beaucoup préfèrent le pouvoir à la dignité ; nous navigons à l’aveugle : droite /gauche tout est pareil; ce qui d’ailleurs permet au pouvoir de faire ce qu’il veut .Les réveils vont être dramatiques pour nombre de nos concitoyens , en particulier ceux qui depuis plusieurs decennies ont été incités à devenir propriétaires dans les campagnes proches des villes moyennes ; ces villes étaient dotées de services publiques , de casernes , d’hopitaux etc ;; aujourd’hui grâce aux réformes tout azimut ces villess se voient dépouillées de ce qui étaient à l’origine de leur vie économique et commerciale car tous ces services employaient des chalands potentiels – derriere tous ces service de lEtat il a des hommes et des femmes qui vont être obligés de partir avec leur famille -les efforts pour aquérir un bien immobilier auront été vains car du même coup ce bien qu’ils vont devoir vendre se trouve dévalorisé
    tout ceci nous prouve que chez nous l’aménagement du territoire ressemble souvent à un fgeu d’artifice :oh! la belle bleu, oh! la belle verte OH!!!

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  3. Déjà sous Léon Blum, un fort mouvement social avait contraint la SFIO à un vrai coup de barre à gauche .

    C’est à quoi j’ai été invité :

    La nature de la politique de Sarkozy avait été dévoilée par un idéologue du MEDEF : défaire méthodiquement le programme du Conseil National de la Résistance. Pas l’actualiser aux enjeux de l’époque ni le mettre en oeuvre : le défaire.
    Revoir à ce propos : http://rupturetranquille.over-blog.com/article-7195117.html

    Or c’est, fort opportunément, le 14 juillet que j’ai reçu ce message :

    « Nous sommes toutes et tous le Conseil National de la Résistance.

    On ne peut pas attendre que l’inspiration vienne. Il faut courir après avec une massue. (Jack London)

    Que faire, aujourd’hui, pour donner un coup d’arrêt à la liquidation, par Sarkozy et le Medef, de notre République et de son modèle social hérité du CNR?

    Ce coup d’arrêt ne peut être donné que par une très large mobilisation populaire dans tout le pays et au même moment…
    La capacité de révolte de notre peuple est intacte, comme le montrent, partout en France les foyers de résistance qui se développent sous des formes différentes (collectifs, associations, fondations…).
    Les conflits sociaux se multiplient. Mais ne convergent pas…
    L’alternative politique au capitalisme sauvage se dessine peu à peu. Mais pas assez vite…

    Le mouvement social manque de cohésion et de puissance, faute d’une perspective politique réelle.
    Il est morcelé et les états-majors syndicaux, ont choisi d’engager, entre eux, une course à la représentativité qui les éloigne de leur base et les fragilise.

    La perspective politique, elle, tarde à prendre forme car la réflexion est menée sans l?adhésion des masses populaires.
    Les divisions intestines, le culte de l’individualité et des appareils ont détourné trop de citoyens du terrain politique.
    Convergence des luttes ET irruption citoyenne du peuple dans le champ politique doivent être obtenues. Maintenant?
    Or situation dans laquelle se trouve notre pays nous offre cette possibilité dans les semaines à venir!
    L’initiative d’une Grève Générale Reconductible, le 10 novembre 2008 doit être relayée dans tout le pays pendant les congés d’été.
    La rentrée de septembre sera l’occasion de la décider partout et deux mois de travail permettront encore d’en assurer le succès.

    Sa réussite repose, sur l’engagement, immédiat des forces de chacune et chacun d’entre nous.

    Elle donnera une cohésion au mouvement social en donnant l’impulsion indispensable à la mise en place d’un cadre commun de discussions pour coordonner les luttes, organiser la résistance et reprendre les conquêtes.
    L’intervention populaire pourra aussi imposer un cadre de réflexion unitaire et attractif qui pourra facilement être élargi aux citoyens, pour la création d’une vraie alternative aux politiques actuelles.
    Elle pèsera sur les rassemblements des organisations politiques de fin d’année et aura comme prolongement la nouvelle séquence électorale qui s’ouvre avec les élections de 2009, 2010 et 2012.

    Ce camouflet sera enfin un signal très fort en direction des autres pays de l’Union Européenne que Sarkozy préside jusqu’en décembre…

    Diffusez cet appel par tous les moyens possibles et imaginables :

    Soyons le Conseil National de la Résistance
    Résister, c’est créer. Créer, c’est Résister.

    http://www.conseilnationaldelaresistance.fr  »

    « Le choix est aujourd’hui plus que jamais pour chaque profession de perdre séparément en plongeant pour longtemps dans l’enfer de l’exploitation sans limite, ou de construire démocratiquement et d’urgence une action « tous ensemble et en même temps » pour gagner et ré-ouvrir enfin des perspectives progressistes ».

    Tous ensemble et en même temps : la question du 10 novembre est donc posée.
    http://tous-ensemble.dyndns.org:80/

    (si vous pouviez faire l’une de vos prochaines « Une » sur ce thème, je vous en serai reconnaissant)

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  4. Pingback: Positions & Actions du Gouvernement | Pearltrees

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